Vous vous souvenez de la personne qui se plaignait de galérer à faire sa mise au point sur son Mamiya 645 1000s ? Eh bien maintenant je ne me plains plus car j’ai investi en Novembre 2017 dans un Mamiya 645 AF. Est-il vraiment mieux que le précédent modèle ? L’autofocus tient-il ses promesses ? Réponse dans cet article.
Un peu d’histoire
Le Mamiya 645 AF est un appareil photo moyen format sorti en Septembre 1999. C’est un boitier en aluminium qui dispose de beaucoup de fonctionnalités proches des réflex qu’on connait actuellement. Par contre, c’est le seul boitier disposant d’un autofocus et qui ne puisse pas accueillir de dos numérique.
En effet, dans les années 2000s, la société Mamiya a commercialisé la série des AFD (Mamiya 645 AFD, AFDii, AFDiii) pouvant accueillir des dos numérique Leaf. Ces produits sont encore relativement chers, notamment pour la partie dos qui vaut au moins deux voire trois fois le prix du boitier.
Vidéo résumé
Si vous avez la flemme de lire davantage de texte, voici une petite vidéo :
Le corps (partie 1)
Pour les courageux qui veulent quand même lire ma prose (le mec s’enflamme légèrement), voici les détails techniques de cet appareil.
Comme pour le Mamiya 645 1000s, on se retrouve avec un système modulaire. Cet appareil est donc composé d’un corps, d’un objectif et d’un dos. Oubliez d’office le viseur interchangeable, celui du Mamiya 645 AF est fixe.
Sur la face avant, vous trouverez le déclencheur (sur lequel vous pouvez visser un déclencheur souple). Autour du bouton, un sélecteur à 3 positions vous permet d’éteindre le boitier (L), de l’allumer en mode simple (S) ou en mode continu (C). Les modes simple et continu diffèrent dans l’avancement du film après déclenchement. En effet, si vous maintenez votre doigt sur le bouton en mode C, l’appareil continuera de déclencher.
Ensuite, vous trouverez un bouton de test de profondeur de champ ainsi qu’un sélecteur de mode d’autofocus à 3 positions : Manuel (M), Simple (S) et Continu (C). A ce niveau là, c’est du classique !
Le corps (partie 2)
A gauche de l’appareil, un loquet vous permet de retirer l’objectif. Sur sa droite, un petit levier réalise la levée du miroir. Cette fonctionnalité peut être utile pour éviter du flou à cause des vibrations du miroir en basse vitesse. Un peu plus haut, une prise pour les anciens flashes vous permet de brancher … vos anciens flashes ! 😉
Plus haut au niveau du viseur, le sélecteur de mode d’exposition permet de choisir entre 3 options :
- A : qui réalise ni plus ni moins qu’une mesure « pondérée centrale ». La moyenne de l’exposition est faite sur l’ensemble du cadre avec un priorité à l’exposition au centre.
- S : qui réalise une mesure « spot ». L’appareil ne prend alors en compte que l’exposition mesurée au centre de l’image.
- A-S : qui et un switch automatique de l’appareil entre les 2 premières options selon les conditions.
Sur le dessus du viseur, on trouve une griffe flash classique. Personnellement, je l’ai testé sur du matériel Yongnuo et Elinchrom et ça fonctionne très bien. Vu la différence qu’il y a entre les 2 marques, je serais donc tenté de dire que tous les systèmes fonctionnent dessus.
Le corps (partie 3)
Sur le dessus de la poignée, une grosse molette de sélection donne accès aux modes de prise de vue :
- P : mode automatique
- Av, Tv, M : les modes classiques priorité ouverture, vitesse et mode manuel
- X : mode qui fixe la vitesse de l’appareil à la vitesse de synchro flash (1/125e de secondes sur ce modèle)
- T : mode Bulb pour les longues expositions.
Un bouton « Mode » permet quant à lui de sélectionner d’autres fonctionnalités de l’appareil comme le mode bracketing, le mode exposition multiples (et non rafale comme dit dans la vidéo) et le retardateur. Des roues crantées permettent de régler ces modes. Ces roues n’ont pas que cette fonction. Elles permettent également de naviguer dans les menus et de régler l’ouverture et/ou la vitesse.
Enfin, 4 boutons situés sous l’écran LCD gèrent des fonctionnalités supplémentaires. Je ne vais pas les énumérer ici mais sachez que vous pourrez par exemple activer le rétro-éclairage de l’écran ou la fonction d’impression des données de prise de vue sur le négatif. J’en profite pour vous dire que le boitier est alimenté par 6 piles classiques (alcalines LR6 AA) logées dans la poignée.
[EDIT] en écrivant cet article, je me rends compte que j’ai oublié de mentionner le bouton de verrouillage de l’exposition. Il est situé à l’arrière de la poignée juste au dessus de la roue arrière.
L’objectif et le dos
L’objectif est un 80mm f/2.8 AF avec un rendu très similaire au 80mm f/2.8 Sekkor C qui équipe les versions non-AF des Mamiya 645. Je rappelle que le 80mm est la focale standard en moyen format qui correspond à un 50mm sur plein format.
Le dos est composé de 2 pièces mobiles. La première, l’insert, permet de maintenir la pellicule dans le dos et d’assurer l’avancement du film. La seconde est une petite plaque métallique qui rend le dos étanche à la lumière quand ce dernier est détaché du corps. Pour finir, un petit écran associé à 2 boutons fléchés permettent de régler la sensibilité ISO du dos en fonction de la sensibilité du film. Cette donnée est alors transmise au boitier via des connecteurs.
Notez que l’avancement du film est automatique (au cas où il fallait le préciser !). Sachez tout de même que vous aurez besoin d’une pile plate de type CR2032 pour alimenter le dos.
Ce que je pense du Mamiya 645 AF
Vous aurez sûrement compris que j’adore ce Mamiya 645 AF. Je dispose d’un boitier performant qui me permet d’avoir le rendu que je souhaite avec les fonctionnalités d’un boitier récent. L’autofocus est réellement performant et me permet d’être un peu plus spontané au moment de la prise de vue. D’autres fonctionnalités comme l’impression des données de prises de vue sur le négatif m’intéressent beaucoup pour analyser mes images. Le système de dos est également très bien pensé et augmente encore le confort d’utilisation.
Il n’y a cependant pas que les fonctionnalités de l’appareil qui me font gagner en confort. En effet, l’ergonomie de l’appareil est très importante. La poignée me change la vie par rapport au Mamiya 645 1000s. Elle est particulièrement agréable à utiliser tout comme le viseur, incroyablement large. Cet aspect est très pratique car il permet de mieux contrôler les détails de son image dès la prise de vue.
La Mamiya 645 AF a néanmoins 2 gros points négatifs. Le premier est son poids. Environ 2kg ! Ca commence à faire lourd, notamment lorsqu’on se déplace souvent. Trimbaler 2kg à chaque fois qu’on se déplace aura tendance à fortement décourager le photographe qui voyage. A titre personnel, je trouve qu’il reste tout de même suffisamment pratique à utiliser en shooting.
Le dernier point qui fâche pour moi est l’ergonomie de la bague de correction d’exposition. En plus d’être mal placée, il est assez difficile de la régler. Je n’utilise donc jamais cette fonction !
Le mot de la fin
Je pense que j’ai trouvé le boitier qui convient à ma pratique photo. Le rendu du Mamiya 645 AF, ses fonctionnalités et son ergonomie en font l’appareil idéal pour moi. Bien sûr, beaucoup d’autres appareils existent et pourraient me convenir. Néanmoins, celui-ci devrait me permettre d’évoluer vers une utilisation un peu plus professionnelle.
Pour ceux qui se poseraient la question, je compte garder mon Mamiya 645 1000s, notamment pour faire de la photographie de rue.
N’hésitez pas à me poser vos questions en commentaires, j’y répondrai dans la mesure de mes connaissances. Je vous également laisse la notice de l’appareil en téléchargement ici.
[social_warfare]
Parfait, je vous remercie.
Je recherche en effet un Mamiya 645 AF mais très dur à trouver. Que pensez-vous du Mamiya 645 Pro, plus simple à trouver.
Dès que vous avez vos dates pour les workshop d’automne, prévenez-moi, je souhaite m’inscrire.
Merci pour vos video et votre travail de vulgarisation de l’argentique.
A vous lire,
Bonne journée
j une Mamiya 645 AF à Vendre
Bonjour ,
A part le 80 mm quels objectifs recommandez vous?
Merci beaucoup
Bonjour, J’ai également le 45 mm f/2.8 qui est très bien mais sans AF ainsi que le 80 mm f/2.8 en version MAP manuelle (la série Sekor C de mémoire) et qui sont tous les 2 très bien 🙂 Les autres optiques je ne les ai jamais manipulé 😉
Bonsoir et merci pour cet article.
Des questions de néophyte qui souhaite s’intéresser au moyen format :
1- Est on obligé d’ajouter un DOS a cet appareil? Si j’ai bien compris le DOS permet de loger entre autre un film argentique.
2_ Cet appareil est il numérique?
Merci d’avance
Hello !
1- Oui, c’est effectivement ici que se trouve la pellicule
2- Non, mais la version au dessus (le Mamiya 645 AFD) accepte des dos argentiques et numériques.
Merci beaucoup
Bonjour,
Par curiosité pourrais tu préciser la plage de vitesses offertes par ce beau boitier qui me tente !?
De même quelle est la distance minimale de map du 80mm? Ce dernier est-il suffisant pour répondre à la pluspart des situations (portrait, paysage etc) ou un peu étroit ?
Merci encore pour cette présentation bien complète.
Florent
Salut ! 🙂
Alors il va du mode bulb à 1/4000s.
Distance mini de 70cm environ.
Et oui c’est mon boitier passe partout (quand j’ai envie de m’encombrer) et je l’utilise pour tout type de photo. Par contre il est lourd (un peu moins de 2kg).
Si tu veux plus d’infos techniques n’hésite pas à regarder la vidéo et à télécharger le manuel utilisateur qui doit toujours être dispo 🙂
A bientôt ! 🙂
Bonjour
Quels étaient les problèmes de mises au point sur votre 1000S ?
Merci pour votre réponse
Bonne soirée
Hello, ce n’étaient pas tant des problèmes de MAP, mais plutôt du confort pour bien faire ma mise au point (confort plus important sur le AF par rapport au 1000s) 😉
Parfait, je vous remercie.
Je recherche en effet un Mamiya 645 AF mais très dur à trouver. Que pensez-vous du Mamiya 645 Pro, plus simple à trouver.
Dès que vous avez vos dates pour les workshop d’automne, prévenez-moi, je souhaite m’inscrire.
Merci pour vos video et votre travail de vulgarisation de l’argentique.
A vous lire,
Bonne journée
Hello 🙂 Je n’ai pas testé le pro mais je pense que c’est une bonne option (moins chère il me semble).
Je t’ai envoyé un mail concernant les workshops !
Merci pour tes compliments 🙂
Bonjour,
Je vous remercie pour toutes ces précieuses infos.
Savez-vous si l’on peut aussi mettre un dos 135 sur ce boitier?
Par avance je vous remercie pour votre réponse.
Cordialement
Philippe