Au départ, je n’avais pas pensé à vous écrire cet article. C’est lorsque Sylvain de Mon Petit Réflex a sorti une vidéo sur la “social proof” que l’idée m’est apparue (même si à la base la critique n’était pas le sujet de cette vidéo !). Je vais donc essentiellement parler de critique photo mais vous verrez que mon discours peut parfois s’adapter à d’autres sujets. Suivez-moi !
Qu’est ce que j’entends par “critique” ?
Dans tout l’article, je considère qu’une critique est un avis plus ou moins construit que quelqu’un va émettre envers ce que vous produisez. Cela peut être une peinture, un plat, un texte, une pièce mécanique et même, une photo !
Cette critique peut être formulée par un simple “Bravo !”, “J’adore”, “Pas terrible” ou alors par une analyse méthodique de ce que vous avez produit. Certaines critiques peuvent être farouches ou violentes mais tout aussi bien calmes et constructives. Par ailleurs, je considère que les commentaires positifs (sans critique) flattent l’ego (et la “social proof”) et que les commentaires négatifs (toujours sans critique) ne valent rien sans un minimum d’argumentation ou de politesse ! 😉
Maintenant que j’ai défini ce qu’était une critique (selon moi), voyons les deux approches possibles. Pour être plus précis, je pense qu’en tant que critiquable (i.e. celui qui publie une photo), il n’existe que deux approches qui rendront toute critique profitable.
Première approche possible : l’amélioration technique
La première approche est de publier une image en se disant novice et d’être ouvertement prêt à recevoir une critique. Un exemple très concret serait qu’un photographe n’ayant jamais fait de macro publie une première image. Il y a de fortes chances que cette image soit perfectible étant donné qu’il n’a pas vraiment d’expérience dans le domaine. D’autres que lui, plus expérimentés, vont alors venir critiquer sa photo en lui disant ce qui va et ce qui ne va pas. Ce sont ces avis qui comptent plus que les autres et qui feront que la critique sera 100% bénéfique.
Seconde approche possible : la confrontation
La seconde approche est d’avoir soit même un certain recul sur ce qu’on fait. En publiant une image, on a déjà son propre avis dessus. Elle peut nous plaire mais on peut y voir quelques défauts, quelques imperfections. A ce moment là, la critique viendra se confronter à l’avis que vous avez de votre propre image. Vous pouvez le considérer comme valable ou au contraire, éloigné de votre intention initiale.
Si le texte précédent est un peu flou, voici un exemple concret. Je fais des photos de portrait depuis un moment déjà. Même si techniquement j’ai encore des choses à apprendre, je sais ce qui me plait et ce qui ne me plait pas. Quand je publie une image, je ne cherche pas forcément à ce que celle-ci soit critiquée. En ce sens, je ne demande pas forcément ce que les gens en pensent. Néanmoins, si quelqu’un vient à donner son avis, je le confronte systématiquement au mien.
Si, dit comme cela, cela rappelle le registre de l’affrontement, j’y vois plutôt une occasion de discuter autour de mon image. On peut aimer ou pas et c’est déjà un premier indicateur : ma photo est-elle populaire ou pas ? Est-ce que le fait que j’aime cette photo dépend de cette popularité ? Ensuite vient la discussion technique : “j’aurais plus fait comme ça moi”. A ce moment là, à vous de savoir si vous avez fait les choses sciemment ou si effectivement cela rendrait mieux selon l’avis de votre contradicteur. Enfin, la discussion sur le ressenti (la plus intéressante selon moi). Ce genre de discussion va nourrir votre réflexion sur votre propre travail et c’est entièrement bénéfique.
Faites des tests
Parfois, je suis à la recherche de rendus ou j’ai une image qui me questionne. Je vais alors la soumettre à la critique en espérant recevoir quelques avis qui viendront confirmer ou infirmer ce que je pense. Par exemple m’est arrivé récemment de faire un shooting avec une amie qui n’était pas spécialement fan du rendu des images et de son attitude devant l’appareil. De mon côté, lors du post-traitement, j’ai galéré à retrouver les bonnes couleurs. J’avais besoin d’un avis extérieur et j’ai décidé de soumettre quelques unes d’entre-elles à un groupe photo sur Facebook. J’ai demandé à ce que tout soit critiqué en ces termes :
Vous remarquerez que j’ai précisé que je leur expliquerais pourquoi j’ai posté ces images en commentaires ! 😉 Leurs avis étaient multiples et je ne vais pas chercher à tout synthétiser ici. Quoi qu’il en soit, leur regard extérieur m’a permis d’avancer par rapport aux questionnements que j’avais et c’est bien là l’essentiel.
Le mot de la fin
Globalement, gardez en tête qu’il n’y a pas de mal à se faire critiquer. Des fois on le cherche pour des raisons techniques mais plus vous avancerez et plus vous voudrez avoir le ressenti des gens sur vos images (en tous cas pour moi !). Ce n’est alors plus vraiment une critique mais une discussion autour d’une image. On peut approuver l’avis de celui d’en face ou le réfuter mais dans tous les cas, il nous aura permis de réfléchir et, à terme, d’évoluer.
Enfin, gardez toujours en tête un sens critique sur vos images afin d’éviter d’être trop dépendant de l’avis des autres ! 😉
[social_warfare]