Ça faisait un bon moment que je n’avais pas eu un boitier fabriqué en ex-URSS dans les mains ! Cette fois-ci, il s’agit du Kiev 60, un appareil moyen format des plus robustes. En voici mon test !
Avant de lire cet article, je vous invite à regarder la vidéo. Les explications seront peut être plus claires et concrètes à l’oral qu’à l’écrit. Mais c’est à vous de voir ! 😉
Présentation fonctionnelle du Kiev 60
Lorsqu’on cherche à faire un état des lieux des fonctionnalités du Kiev 60, le mot d’ordre qui en ressort est le suivant : simplicité !
Le boitier est complètement manuel. Les principaux boutons et les principales roues de réglage servent uniquement à une prise de vue “simple”. Vous ne trouverez donc aucune fonctionnalités trop avancées ni d’automatismes de prise vue.
Une roue de réglage des vitesses d’obturation est présente à gauche de l’appareil. Les vitesses vont de 1/2s à 1/1000s en plus du mode Bulb.
Sur la partie droite, on trouve un levier d’armement et un déclencheur sur lequel il est possible de visser un déclencheur souple. Le déclencheur ne tombe cependant pas très bien sous le doigt, j’en reparle un peu plus bas dans l’article.
Arsat C 80mm f/2.8 : un objectif de qualité
L’objectif que j’ai pu tester est le Arsat C 80mm f/2.8. Je dois dire que j’étais assez bluffé par la qualité de cette optique. Le piqué est bon et le bokeh est intéressant.
Une particularité qui m’a étonné sur la monture est que ce n’est pas l’objectif qui pivote par rapport au boitier. Pour monter l’objectif sur le boitier, il faut serrer une roue fixée directement sur le boitier. C’est plutôt surprenant quand on n’a l’habitude des montures baïonnettes ou à vis.
Viseur réflex ou viseur poitrine
Le modèle que j’ai pu tester était équipé d’un viseur TTL. Moyennant 3 piles LR44, vous pouvez avoir une indication sur l’exposition grâce à des indicateurs lumineux qui vous indiquent si la photo est sur-exposée ou sous-exposée. Vous pouvez ajuster votre exposition avec la roue disponible sur le dessus puis reporter vos réglages d’ouverture et de vitesse.
Pour être honnête avec vous, je n’ai pas pris la peine de tester cette fonctionnalité étant donné que je shoote systématiquement avec une cellule à main. Je n’ai d’ailleurs pas pu tester le viseur poitrine, autre accessoire qu’il est possible d’associer à ce Kiev 60.
Néanmoins, si vous ne voulez pas investir dans cet accessoire, il vous est possible d’enlever le viseur réflex et de simplement regarder à travers le dépoli. Ce n’est pas d’un confort optimal, mais ça fait office !
Le rechargement
Le rechargement de l’appareil n’est pas aussi simple que sur la photo ci-dessous.
Je vous invite vivement à regarder la vidéo qui vous donnera certainement des éléments d’explication plus concrets que par écrit.
Le manuel utilisateur
Comme pour tous les tests que je fais sur les appareils argentiques, vous trouverez le manuel d’utilisateur en suivant ce lien. Il est écrit en Anglais mais vous devriez vous en sortir. Les fonctions ne sont pas très complexes à prendre en main.
Mon avis sur ce Kiev 60
Après avoir manipulé ce boitiers sur quelques pellicules, je peux vous en faire un retour. Je parsèmerai cette partie de photos que j’ai pu réaliser avec ce boitier pour que vous puissiez vous faire une idée.
Une ergonomie … rudimentaire !
Tout d’abord, commençons par un point négatif : l’ergonomie. Vous prendriez une photo avec un parpaing, ça vous ferait le même effet !
Le boitier est lourd (1,9 kg) et a l’ergonomie d’une brique. De plus, le bouton du déclencheur ne tombe pas naturellement sous le doigt (le mien en tous cas !). Bref, si vous aimez les boitiers taillés pour le confort d’utilisation, ça n’est clairement pas un bon choix. Le viseur n’est pas optimal non plus pour qui aurait des lunettes. A titre personnel, je ne vois pas bien les bords du cadre et ça me perturbe. Maintenant, si vous avez une bonne vue, ça ne devrait pas poser de problèmes !
Un bruit incomparable
Cependant, qui dit boitier lourd, encombrant et fabriqué en ex-URSS signifie souvent “bruit du déclencheur qui fait son petit effet”. Si vous voulez en écouter un extrait, rendez-vous à 6:49 sur la vidéo ci-dessus … 😉
Un objectif de qualité
L’objectif quant à lui est très qualitatif et offre un joli rendu à vos images. Par ailleurs, ne cherchez pas à orienter votre boitier en mode portrait. Eh bien oui puisque vous êtes en format carré !
Quelques petites astuces
Je vous dis ça parce que j’ai gardé cette habitude de prise de vue et je me suis fait plusieurs fois la réflexion. C’est un détail mais je préfère vous prévenir.
Aussi, ne vous étonnez pas de ne pas voir votre cadre une fois la photo prise. Il faut réarmer la vue pour voir quelque chose. Ça aussi c’est perturbant quand on n’a jamais croisé un boitier de ce type.
Un prix intéressant
En terme de prix, j’ai rapidement regardé sur les sites d’occasion connus que sont Le Bon Coin et eBay et vous pouvez trouver ce boitier avec optique entre 100 et 250 euros. Bien sûr, le prix va fluctuer selon l’optique que vous prendrez mais ça reste assez raisonnable pour du moyen format.
Quelques précisions
Pour terminer cette partie, deux petites précisions :
- Les images que je vous présente ont été développées par un laboratoire professionnel à Paris (Nation Photo), uniquement pour les images en couleur. Les images N&B ont été développées et scannées par mes soins avec mon Epson V600.
- J’ai pu tester ce boitier grâce au prêt de Frédéric que je remercie chaleureusement. D’ailleurs, Fred ne m’a pas prêté qu’un seul boitier … Ne vous étonnez donc pas qu’il y ait de prochains tests dans les semaines à venir !
Le mot de la fin
A mon avis, ce boitier est un bon point de départ pour celui ou celle qui voudrait tester le moyen format carré. Cependant, sachez que d’autres alternatives existent comme le Yashica mat 124 par exemple.
N’hésitez pas à partager cet article si il vous a été utile et à me poser vos questions en commentaires. Je vous laisse aussi consulter mon compte Instagram pour avoir quelques exemples d’images réalisées avec ce boitier.
Bonjour
J’en ai acheté un neuf à Nuremberg dans les années 90. Il est dans ma vitrine maintenant avec un Contarex, un Icarex, une Rétinette, un Rétina, un Yashica 2 objectifs, etc
À la chute de l’URSS, des tas de boutiques ouvraient en Allemagne pour revendre des objets soviétiques : casquettes et vêtements de l’armée, etc.
J’ai aussi une montre mécanique de l’armée soviétique avec drapeau russe sur le cadran et gravure CCTP sur le bracelet.
Super. Ça me rassure, je crois que je vais investir dans un scanner de ce type….car je n’ai pas la place pour installer mon labo et tirer les photos.
Je te remercie pour ce conseil.
👍
Michel.
Bonjour, merci beaucoup pour votre article. Je partage les remarques sur le Kiev et son grand atout reste en effet le rapport qualité prix. Une question : j’hésite à acheter un scanner pour tirer mes photos noir et blanc (que je développe moi même). L’epson v600 permet il un tirage format A4 ou est ce trop juste ? Encore merci et bravo pour votre site.
Salut Michel 🙂 Merci pour ton retour !
Alors je ne suis pas un spécialiste mais j’ai déjà fait tirer un 80×60 à partir d’un scan 6×4,5 (Mamiya 645 1000s) d’après un scan de V600 et ça s’est très bien passé 🙂
Je fais tirer chez Saal Digital mes photos argentiques N&B scannées avec le V600 et la qualité me convient très bien 🙂