Capteur Argentique

Présentation du film Washi D

Le film Washi D est un film produit par Lomig Perrotin à Saint Nazaire. Dans cet article, je vais vous le présenter et vous montrer les résultats que j’ai pu obtenir. C’est parti !

Présentation du film Washi D

Le film Washi D est, à l’origine, un film provenant de Russie pour la photographie aérienne. L’émulsion est couchée sur une base de 60 microns c’est-à-dire deux fois plus fin que les films classiques. Cette finesse était bien entendue utile pour pouvoir embarquer une quantité plus importante de bobines dans les avions. Ceci en fait donc un film plutôt fragile. Faites donc attention en le manipulant lors de la mise en spire notamment. 

Image réalisée au Nikon F100, 1/125 f/11

Le film a une sensibilité nominale de 500 ISO mais conserve un grain assez fin. De plus, il procure un rendu très contrasté aux images. Dans son utilisation classique, ces caractéristiques permettent à l’armée de distinguer plus facilement les formes au sol (son usage initial).

Quelques conseils d’utilisation

Avant de commencer à vous parler des images, je voulais préciser que le film avait une petite tendance à la capillarité. En 2 mots, si vous prenez un morceau de sucre que vous trempez dans votre café, le liquide va remonter dans le sucre. C’est le phénomène de capillarité.

Avec le film Washi D, c’est un peu pareil sauf que le sucre, c’est votre pellicule et la lumière, votre café. L’amorce de la pellicule étant exposée à la lumière, il est possible que la première vue ait déjà été partiellement exposée par simple capillarité de la lumière. Ne faites donc pas vos images les plus importantes dès la première vue car vous pourriez avoir quelques surprises.

Exemple de capillarité sur le film Washi D

Si vous disposez d’un appareil « moderne », vous pourriez très probablement aller au delà des 36 vues prévues (j’en ai fait 38 sur mon Nikon F100). Faites bien attention au moment de la mise en spire à bien couper au niveau du scotch sinon votre dernière image sera rognée, définitivement !

Quelques exemples

Le révélateur Ilfotec LC29

Voici les résultats que j’ai pu obtenir avec ce film. Sachez à toutes fins utiles que j’ai shooté le film à sa sensibilité nominale (500 ISO) et que je l’ai développé moi même avec de l’Ilfotec LC29 (1+19). Les images ont toutes été scannées avec un CanonScan FS4000 US et le logiciel Vuescan.

Washi D – Nikon F100 + 50mm 1/500e ; f/8
Washi D – Nikon F100 + 50mm 1/500e ; f/5,6
Washi D – Nikon F100 + 50mm 1/500e ; f/5,6
Washi D – Nikon F100 + 50mm 1/500e ; f/5,6
Mesure ambiance de la rue (lumière homogène) f/8 1/125
Washi D – Nikon F100 + 50mm 1/500e ; f/8
Photo mesurée pour 400 ISO (1/3 de diaph + lumineux que la normale) – Mesure HL à f/8 et 1/125

Mon avis sur ce film Washi D

Après avoir testé 2 pellicules 35mm dans mon Nikon F100, voici ce que je peux vous en dire. Dès qu’on voit les premières images, on se rend compte que le film est contrasté. Peu importe le temps (gris ou ensoleillé) le contraste est au rendez-vous.

Mesure pour les hautes lumières à 1/125 f/11

On remarque également très vite que les ombres sont très denses et qu’il vaut mieux éviter de trop sous exposer son image. J’en ai profité pour faire un petit test en studio avec une softbox à 45° et une lumière plutôt douce.

Mesure pour les ombres à f/5.6 1/125

On voit donc qu’en mesurant pour les hautes lumières, on obtient vite des ombres bouchées. Au contraire, si on expose pour les ombres, on obtient une image beaucoup plus décontrastée et plus malléable au post-traitement.

Mesure au “milieu” à f/8 et 1/125

A vous de voir si, selon les cas, vous préférez doser votre niveau de contraste au post-traitement (en argentique avec les filtres ou numériquement) ou à la prise de vue. Dans le second cas, je vous invite à exposer pour les ombres et à compenser en assombrissant d’un ou deux diaph votre image selon l’écart de luminosité de la scène.

Ceci vous permettra de conserver des détails dans les ombres tout en gardant des noirs assez denses comme dans l’exemple ci-dessous.

Mesure ombres à f/8 1/125 mais shoot à f/11 pour éviter de cramer les HL

Le film Washi D encaisse quand même bien les hautes lumières mais est plus sensible dans les ombres donc … prudence ! Il reste néanmoins plus facile à exposer que le film Washi S qui part très vite dans des valeurs extrêmes.

Sachez également que le grain reste assez présent mais est effectivement plus fin qu’un TriX 400 ou un HP5+.

Washi D – Nikon F100 + 50mm 1/125e ; f/5,6

Dernière information concernant le scan : sachez que le film ne “curl” pas du tout (contrairement au film Washi S) et qu’il est donc très facile à scanner. Lors de mes développements, je n’ai d’ailleurs remarqué aucune trace de dépôts ce qui facilite le scan et le nettoyage. Faites cependant attention à la poussière, ennemi de tout photographe lors de la numérisation ou du tirage.

Le mot de la fin

Voilà ce que je pouvais dire sur cette pellicule Washi D. Sachez qu’elle se trouve aux alentours de 8 euros sur le net et j’ai personnellement commandé les miennes sur Digit-Photo. Le coût est un peu plus cher que de la HP5+ ou de la TriX mais reste raisonnable.

N’hésitez pas à me laisser vos commentaires si vos avez des questions ou des remarques !

2 réflexions sur “Présentation du film Washi D”

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